Depuis plusieurs années, on parle beaucoup de la dysfonction sexuelle chez l’homme et on a vu arriver plusieurs produits pour redonner de la vigueur sexuelle à nos hommes. On voit d’ailleurs de nombreuses publicités, parfois très cocasses, concernant la dysfonction érectile.
Du côté des femmes, le sujet de la dysfonction sexuelle est rarement abordé parce qu’il est mal compris et donc plus ou moins bien traité. Selon la Dre Nathalie Gamache, gynécologue à Ottawa, « il existe une composante génétique dans l’intérêt pour la sexualité à savoir qu’environ 25 % des femmes accordent beaucoup d’importance à leur sexualité, 50 % y accordent une importance modérée et 35 % préféreraient lire le journal en prenant du thé ».
Saviez-vous que près de 1 femme ménopausée sur 2 signale une baisse de désir sexuel? Cette baisse du désir peut être attribuable à de multiples facteurs biologiques, physiques, psychologiques, culturels, avec en plus probablement une composante génétique, tel que mentionné précédemment.
Ainsi, on sait que l’oestrogène et la progestérone libèrent des neurotransmetteurs (ocytocine et dopamine) qui entrent en jeu dans le désir et la réponse au désir chez les femmes. Mais il faut aussi se rappeler qu’il y a des différences biologiques dans la réponse sexuelle chez la femme et chez l’homme, dont on doit tenir compte.
Des douleurs durant les relations sexuelles, des problèmes liés aux voies urinaires, de l’anorgasmie, peu ou pas de préliminaires peuvent engendrer des problèmes de dysfonctionnement sexuel. À cela peut s’ajouter une mauvaise perception de l'image de soi, un niveau de stress trop élevé au travail ou à la maison, un manque de sommeil, certains médicaments, ou encore un manque de communication dans le couple, etc. Tous ces éléments doivent être pris en compte.
Et cette fameuse testostérone que les hommes ont en beaucoup plus grande quantité que les femmes, est-ce que cela pourrait jouer un rôle? Les avis sont partagés. Certains spécialistes affirment que la testostérone déclenche le désir sexuel aussi bien chez les femmes que chez les hommes. Ainsi, une faible dose de testostérone aiderait certaines femmes.
D’autres experts suggèrent que tout traitement expérimental par la testostérone devrait être fait par des cliniciens expérimentés et n’est pas recommandé pour toutes les femmes ayant un trouble du désir sexuel. Spécifions qu’il n’existe actuellement au Québec et au Canada aucune préparation de testostérone destinée spécifiquement aux femmes.
Mais avant tout, mesdames, si vous ressentez un problème de dysfonction sexuelle et que cela diminue votre qualité de vie (source de détresse, anxiété…), discutez-en avec votre partenaire et parlez-en aussi à votre médecin de famille. Il n’y a pas d’âge pour avoir une santé sexuelle satisfaisante.
Les dysfonctionnements : un tabou chez les hommes ?
La Start-up Charles.co au service de la santé masculine, a réalisé, en avril dernier, une enquête auprès de l’IFOP afin de faire un état des lieux des problèmes érectiles et de lever le voile sur ce tabou qui touche de plus en plus de Français. En effet, il ressort que les problèmes d’érection sont en hausse : 61% des Hommes en ont déjà vécu un au cours de leur vie contre 44% en 2005 et 49% en 2010. Ces problèmes d’érection sont d’autant plus problématiques que la majorité de la gente masculine a une conception très phallocentrée de la sexualité et du plaisir sexuel masculin explique François Kraus, directeur du pôle "Genre, sexualités et santé sexuelle" à l’Ifop. L'enquêtre relève aussi qu'1 Français sur 4 a déjà souffert de complexes sur la taille de son sexe en érection.
Autre enseignement, l'impact des écrans - YouPorn, Netflix...- et des réseaux sociaux - Facebook, Twitter, Instagram... - sur la libido. En moyenne, 41% des hommes qui y sont "accros" affirment avoir déjà eu un problème érectile au cours des 12 derniers mois. Les problèmes physiques - fatigue physique, excès de nourriture, stress... - sont avancés plutôt qu’un problème psychologique car selon les hommes, cela remet moins en cause leur virilité. Et quelle attitude adoptée face au partenaire : 1 Français sur 3 ayant déjà rencontré des problèmes d’érection au cours de sa vie a déjà menti à sa - ou son - partenaire pour masquer un problème sexuel. Une tendance plus accentuée chez les Hommes de moins de 30 ans qui sont 60% à avoir déjà donné une fausse excuse à leur partenaire.
L'enquête souligne l'usage de différents moyens afin de remédier aux dysfonctions érectiles et notamment cocaïne, alcool, aphrodisiaques pour les les plus jeunes, médicaments améliorant l'érection pour 38% des répondants (il est noté un manque de confiance, de fiabilité ou de sécurité de ce type de médicaments achetés le plus souvent sur internet..). Les dysfonctionnements érectiles semblent demeurer tout de même un sujet tabou : seuls 26% des hommes ayant déjà rencontré des problèmes d’érection au cours de leur vie en ont déjà parlé à quelqu’un et seulement un quart ont consulté un professionnel de santé.